Garder l’église au milieu du village. Soit, mais à quel prix ? Et pour quoi faire ? Longtemps taboues, ces questions se posent avec de plus en plus d’insistance. Elles hantent des milliers de maires qui remuent ciel et terre pour boucler le financement d’un ravalement, d’une nouvelle toiture ou d’autres chantiers plus coûteux encore. Les parlementaires et les autorités religieuses viennent de se saisir du sujet. Chacun de leur côté, ils en arrivent aux mêmes conclusions : pour rendre acceptables les investissements nécessaires à la sauvegarde du patrimoine religieux, il faudra encourager sa «resocialisation», imaginer de nouveaux usages pour les bâtiments désertés.
Quand il n’y a plus d’école, plus de bistrot ni d’épicerie, il reste l’église à laquelle, tous les élus en témoignent, les villageois restent profondément attachés, même s’ils n’y mettent jamais les pieds. Mitterrand l’agnostique l’avait bien compris : sur son affiche mythique de 1981, sa «force tranquille» se déploie devant un modeste clocher de la Nièvre. Dans les petites communes où les habitats ne se comptent que par centaines d’habitants, l’entretien de l’église est l’une des dernières compétences du maire, toutes les autres relevant désormais des intercommunalités. A part quelques funérailles et la célébration annuelle de la fête du village, rares sont celles qui restent utilisées.
Nouvelles contraintes budgétaires
Celles où l’on dit encore la messe, dans les métropoles ou les chefs-lieux de canton, ne sont pas épargnées par cet