La fumée blanche s’est élevée dans les airs un peu après 18 heures ce jeudi 8 mai : c’est donc officiel, les catholiques ont leur nouveau pape. Et c’est l’Américain Robert Prevost, qui succède au pape François, mort le 21 avril, sous le nom de Léon XIV.
Sitôt les cloches de Saint-Pierre tues, ce sont celles des réseaux sociaux des dirigeants mondiaux qui se sont mises à sonner. Les premières sont à porter à l’actif de Donald Trump, qui n’a laissé à personne la place de numéro 1 au moment de féliciter son compatriote, le premier Américain à accéder à cette fonction : «Quelle excitation et quel grand honneur pour notre pays», a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, se disant «impatient» de rencontrer le nouveau chef de l’Eglise catholique.
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Appels à la paix
Dans la foulée, c’est le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez qui a adressé ses félicitations pontificales, adressant un vœu : «Puisse son pontificat contribuer à renforcer le dialogue et la défense des droits humains dans un monde qui a besoin d’espoir et d’unité.» Son homologue allemand, le tout frais élu Friedrich Merz, y est aussi allé de son message, plus réservé : «Par votre fonction, vous donnez espoir et orientation à des millions de croyants à travers le monde en ces temps difficiles», a-t-il déclaré.
Au soir du 80e anniversaire de l’armistice, Emmanuel Macron a de son côté plaidé pour un «nouveau pontificat porteur de paix et d’espérance», adressant un «message fraternel» au nouveau pape et «à tous les catholiques de France et du monde». La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, a souhaité au pape «que son pontificat soit guidé par la sagesse et la force, alors qu’il conduit la communauté catholique et inspire le monde par son engagement en faveur de la paix et du dialogue».
Plus politique, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé le soutien moral du nouveau chef du Vatican dans le conflit qui l’oppose à la Russie. «L’Ukraine apprécie profondément la position constante du Saint-Siège en faveur du respect du droit international, en condamnant l’agression militaire de la Fédération de Russie contre l’Ukraine et en protégeant les droits des civils innocents».
Tout aussi politique, le président palestinien Mahmoud Abbas a souhaité dans la soirée au nouveau pape Léon XIV de poursuivre «les efforts de paix» de son prédécesseur François, selon un communiqué officiel. Abbas a adressé «ses meilleurs vœux de succès au pape Léon XIV dans la poursuite de sa noble tâche et le maintien de l’héritage de feu le pape François […]». Il a insisté «sur l’importance du rôle moral, religieux et politique du Saint-Siège dans la défense des causes justes, au premier rang desquelles celle du peuple palestinien et de son droit à la liberté et à l’indépendance», ajoute le texte.
«Un Américain pas trumpiste»
Au moment de saluer ce choix, le pedigree de Léon XIV, soutien de François, fidèle de la théologie de la libération et qui a vécu plusieurs années au Pérou au point d’en obtenir la nationalité, n’a pas échappé à certains responsables. Ainsi de la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, qui a noté une «convergence humaniste» avec Léon XIV et du président portugais Luis Montenegro, pour qui «ce choix a une signification politique, une signification sociale, et j’espère qu’il se concrétisera maintenant par un pontificat marqué par une action positive, indépendamment des croyances de tous ceux qui professent d’autres fois».
Le président colombien Gustavo Petro les rejoint, voyant en Léon XIV «plus qu’un Américain». «J’espère qu’il sera le grand leader des peuples migrants dans le monde et qu’il encouragera nos frères migrants latino-américains, aujourd’hui humiliés aux Etats-Unis», a ajouté le dirigeant en référence aux multiples expulsions de migrants par l’administration Trump.
Une analyse que le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, proche de la gauche sud-américaine, a partagée à sa façon : «Un Américain pas trumpiste avec un nom français qui parle espagnol et commence par le mot paix. Pensée amicale pour les chrétiens.»
Mise à jour ce vendredi 9 mai à 7 h 20 avec la réaction du président de l’Autorité palestinienne.