Sur le toit de la chapelle Sixtine, la cheminée – qui ressemble plutôt à un petit tuyau de poêle – est déjà en place. Elle est minuscule, à peine visible sans un œil aguerri. C’est de là que sortira, la semaine prochaine, la fumée blanche annonçant l’élection du nouveau pape. Les cardinaux, eux, discutent chaque matin à portes fermées dans l’enceinte du Vatican. De l’état de l’Eglise, de ses finances, de sa place dans le monde, de quel pape il faudrait pour le 1,4 milliard de catholiques du globe.
Mettre la main sur un cardinal est devenu une sorte de sport obligatoire pour la presse. Pour savoir ce qui se dit dans ses réunions secrètes, évaluer les cotes des cardinaux, deviner les rapports de force à venir dans la chapelle Sixtine. Sur la place du Saint-Office, jouxtant la fameuse colonnade du Bernin, la cohue règne à leur entrée vers 9 heures et à leur sortie à l’heure du déjeuner.
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Quelques cardinaux quittent les lieux en voiture, conduite par un chauffeur. Les radios et les télévisions se précipitent quand même pour glaner quelques mots. La vitre de la portière reste, le plus souvent, irrémédiablement close. Modeste, un cardinal s’en