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En Belgique, Jozef De Kesel défend son projet de foi

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A la gauche du pape François, le cardinal de Bruxelles vient de publier un ouvrage sur la place et l’avenir du christianisme en Europe, ­à contre-courant de la bruyante tendance identitaire qui prend de plus en plus de place en France.
Le cardinal-archevêque de Bruxelles, Jozef De Kesel, à Malines, au nord de Bruxelles, le 24 mai. (Sébastien Van Malleghem/Libération)
par Bernadette Sauvaget et et photo Sébastien Van Malleghem
publié le 31 mai 2021 à 14h03

L’anecdote révèle déjà beaucoup. Ce 10 décembre 2019 à Bruxelles, trois cardinaux européens, celui de Barcelone, Joan Josep Omella, celui de Munich, Reinhard Marx et celui de la capitale belge, Jozef De Kesel, s’apprêtent à débattre ensemble de l’avenir du christianisme occidental. Cette prestigieuse brochette d’ecclésiastiques pèse dans la géopolitique du catholicisme européen, des soutiens fermes au pape François, des «bergogliens» (du nom de François, Jorge Mario Bergoglio), comme on dit au sein de l’Eglise catholique. «Un peu avant le débat, le porte-parole du cardinal De Kesel m’a prévenu : il va vous demander de l’installer au micro le plus en retrait, raconte l’animateur de la soirée, Bosco d’Otreppe, jeune journaliste du quotidien la Libre Belgique. Quand le cardinal est arrivé, il m’a pris par le bras et a voulu effectivement que je le place le moins en vue possible.»

«Il est discret jusqu’à l’effacement», confirme, en parlant du primat de Belgique, le théologien Benoît Lobet, doyen de la cathédrale de Bruxelles, l’un de ses proches. «Discret, oui mais déterminé», corrige son éditeur en France, Michel Cool. Ce dernier a dû quand même (un peu) insister pour convaincre Jozef De Kesel, l’archevêque de Malines-Bruxelles, âgé de 73 ans, d’écrire le livre paru le 27 mai, Foi et religion dans une société moderne (éditions Salvator), des réflexions sur l’avenir et la place du christianisme en Europe, rares et à contre-courant d’un ca