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Libération
Décryptage

La bataille du burkini, un jeu de dupes

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Burkini, une polémique françaisedossier
Le débat autour du maillot de bain couvrant se fonde sur plusieurs erreurs, notamment celle qui ferait de la tenue le cheval de Troie des croyants les plus rigoristes, qui défendent pourtant la non-mixité pure et simple.
La piscine Jean-Bron de Grenoble. (Pascal Bastien/Divergence)
publié le 17 mai 2022 à 9h49

L’affaire a, malheureusement, des airs de déjà-vu. En autorisant le port du burkini dans les piscines publiques de Grenoble, le maire écologiste de la ville, Eric Piolle a remis une pièce dans la machine des polémiques incessantes – et typiquement françaises – sur l’islam. La bataille du maillot de bain couvrant (qui ressemble à une combinaison de plongée peu gracieuse) relève essentiellement du jeu de dupes. Et se fonde sur des confusions et des erreurs. La première – majeure – serait de faire du dit burkini, un cheval de Troie des islamistes et /ou des séparatistes, ces derniers – difficiles à définir – étant grosso modo les tenants d’un islam ultra-conservateur, genre salafistes ou «salafisants». Bref, autant de groupes (de mouvances ?), mettant en danger, selon les détracteurs de Piolle et de ses soutiens dans cette affaire, les valeurs – voire les fondements – de la République.

N’en déplaisent (entre autres) à Laurent Wauquiez, président LR du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ou encore au préfet de l’Isère, Laurent Prévost, qui menace, à la demande du ministère de l’Intérieur, de saisir le tribunal administratif, le port de burkini n’est pas, aux yeux des islamo-conservateurs, licite, c’est-à-dire autorisé en islam. «Les uns et les autres promeuvent, en fai