Dans le catholand français, la communauté de l’Emmanuel est de ceux qui pèsent. Son influence excède largement le nombre de ses membres, environ 6 000 «communautaires» (dans le jargon de l’Emmanuel) en France, 12 000 en agrégeant l’ensemble des pays où elle est présente. Le mouvement fonctionnerait, selon ses détracteurs, comme une sorte de diocèse indépendant qu’elle n’est pas, «un Etat dans l’Etat». Pour preuve, elle est l’une des très rares organisations religieuses catholiques en France, à disposer d’une association cultuelle loi 1905. Ce statut ouvre de substantiels avantages fiscaux, en particulier des exonérations sur les dons et legs. Ce qui n’est pas rien : l’une de ses principales ressources financières est, en effet, constituée par la dîme, un pourcentage des revenus versé par chacun de ses membres.
En théorie, qu’une organisation catholique soit sous le statut de cultuelle n’est pas interdit par la loi française. Dans les faits, l’Emmanuel a cependant enfreint un usage généralisé et accepté par presque tous dans le catholicisme hexagonal ; uniquement deux autres communautés très tradis ont, elles aussi, passé outre. Théoriquement, il n’y a que les diocèses qui disposent de ce statut, selon les accords signés, dans les années 20, entre la France et le Saint-Siège après la crise suscitée par la loi de 1905. Pour l’Emmanuel, l’opération a eu lieu en 2009, à la barbe des évêques qui ont été mis devant le fait accompli et qui n’ont guère apprécié. Mais avec le s