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Islam

La Grande Mosquée de Paris dans la tourmente des tensions franco-algériennes

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Mis en cause dans une polémique sur la certification halal, le recteur de l‘institution musulmane, Chems-Eddine Hafiz, est ciblé par de violentes attaques, notamment de la part du ministre de l’Intérieur.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, en 2022. (Corentin Fohlen/Divergence)
publié le 29 janvier 2025 à 18h20

2025, annus horribilis pour la Grande Mosquée de Paris (GMP) ? En tout cas, elle commence vraiment mal pour l’institution musulmane, longtemps chouchoutée par le pouvoir, et pour son recteur, l’avocat Chems-Eddine Hafiz. Il a succédé, il y a cinq ans, à l’un des grands barons de l’islam de France, Dalil Boubakeur, très en cour dans les milieux de droite. Cela ne semble plus le cas pour son successeur qui essuie, ces derniers jours, de violentes attaques, y compris venant du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a déclaré, le 24 janvier sur Europe 1, qu’une «mosquée est un lieu de culte, ce n’est pas une ambassade». Ces fâcheries et déclarations peu amènes sont un nouvel épisode de la guerre diplomatique déclenchée ouvertement entre Paris et Alger depuis l’emprisonnement à la mi-novembre en Algérie de l’écrivain Boualem Sansal.

La flèche empoisonnée de Retailleau faisait allusion aux liens très privilégiés entre la GMP et l’Algérie, qui a la haute main sur l’institution parisienne et qui la finance à hauteur de presque 2 millions d’euros par an. En fait, la polémique a démarré par la publication, le 20 janvier, d’une enquête dans l’Opinion, faisant état d’une sorte de monopole commercial dont bénéficierait la GMP à travers la certification halal attribuée par s