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Billet

La mort du Pape François, ou le signe d’un monde qui bascule

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Pape Léon XIVdossier
Le dernier chef d’Etat que le Pape a reçu, dimanche pour une brève salutation privée à Sainte-Marthe, est le vice-président américain, J.D. Vance. Au-delà des convenances diplomatiques, ces deux-là étaient d’implacables ennemis. Dimanche, aux portes de la mort, on a vu François, pape des pauvres, du peuple et des migrants, embrasser d’un œil inquiet le monde.
Le pape François depuis la papamobile pour sa dernière messe de Pâques ce dimanche 20 avril 2025, place Saint-Pierre au Vatican. (Tiziana Fabi/AFP)
publié le 21 avril 2025 à 18h09

Comme Molière, François est mort sur scène. Le souffle court, le visage fermé, articulant à peine quelques mots, les gestes contraints et peu habiles, y compris pour la bénédiction de son cher peuple, rassemblé, priant et ému sur la place Saint-Pierre, le pape a fait, de manière grandiose, ses adieux ce dimanche de Pâques. Et même un dernier rapide tour de papamobile, urbi et orbi. Puisque cette dernière apparition était mondialement retransmise, touchant 1,4 milliard de catholiques jusqu’aux confins du monde. Rien ni personne, y compris l’immense cinéaste Martin Scorsese aux racines catholiques revendiquées, n’aurait pu prévoir tel scénario.

Le long message de Pâques de François – habituel en de telles circonstances – résonne, ce lundi, comme un testament, au moment où le deuil de cette figure exceptionnelle commence. Le premier pape latino-américain de l’histoire égrenait, une fois encore, les axes fondamentaux de son pontificat. Il y a, bien sûr, à boire et à manger dans la pensée du jésuite argentin. Toujours et encore, François, ce qui en soi n’est pas surprenant pour un pape, appelait ainsi au «respect de la vie», de