Menu
Libération
Analyse

L’affaire de l’imam du Gard, le symptôme des maux de l’islam de France

Article réservé aux abonnés
Seul maître à bord dans son fief de Bagnols-sur-Cèze, Mahjoub Mahjoubi est menacé d’expulsion et sous le coup d’une enquête pour ses propos sur les drapeaux nationaux, qu’il a qualifiés de «sataniques» lors d’un prêche.
L’imam de Bagnols-sur-Cèze (Gard), Mahjoub Mahjoubi, a tenu vendredi 16 février, dans sa salle de prière, un prêche millénariste qui a fait polémique. (Alain Robert/SIPA)
publié le 21 février 2024 à 6h07

Voile sur la tête à la manière des prédicateurs saoudiens, l’imam de Bagnols-sur-Cèze (Gard), Mahjoub Mahjoubi a enflammé le débat public depuis qu’il a tenu, vendredi 16 février dans sa salle de prière, son prêche millénariste, promettant le retour du Mahdi, sorte de messie de l’islam et la fin des temps, vouant aux gémonies les drapeaux nationaux, qualifiés de «sataniques». «C’est tout son discours qui pose problème et non pas seulement ce qu’il a dit du drapeau tricolore», estime Abdallah Zekri, principal leader musulman de la région et vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM). «Ces propos sont très minoritaires dans les mosquées» explique, de son côté, Haoues Seniguer, politiste et spécialiste de l’islamisme. Caractéristiques de la mouvance salafiste des années 2000, le discours millénariste avait marqué également l’idéologie de l’Etat islamique. Trop compromis, ayant quasiment disparu, il a fait un retour, selon Seniguer, depuis l’épidémie de Covid-19.

L’imam de Bagnols-sur-Cèze est-il marginal ? En tous les cas, cette affaire révèle des faiblesses structurelles de l’islam de France. De nationalité tunisienne, Mahjoubi pourrait être contraint de quitter le territoire français. La bataille est déjà engagée. Dès dimanche, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin,