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Reportage

«Le viol est un crime, il faut que les évêques l’intègrent» : à Lourdes, des débats inquiets sur les violences sexuelles dans l’Eglise

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Affaire Notre-Dame de Bétharramdossier
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Plus de trois ans après la remise du rapport Sauvé, le bilan est mitigé pour l’Eglise, rassemblée dans les Hautes-Pyrénées à partir de ce mardi 1er avril pour un point d’étape. Malgré des efforts notables, l’institution fait face à de nombreux angles morts dans sa lutte contre les abus.
Lors des deux jours d'un point d’étape sur le travail engagé dans la lutte contre les violences sexuelles dans l’Eglise catholique, à Lourdes, le 1er avril 2025. (Matthieu Rondel/AFP)
publié le 1er avril 2025 à 21h52

Pesant, le silence se fait soudain dans cet amphithéâtre, situé sur les hauteurs de Lourdes. Olivier Bunel, une victime parmi des dizaines et des dizaines d’autres de Bétharram prend, mardi 1er avril en fin de matinée, le micro et vient se placer face à l’assemblée de 300 personnes dont un tiers d’évêques catholiques. Celui qui rêvait enfant de devenir pilote de ligne raconte, une fois encore, les violences physiques et sexuelles subies pendant les soixante-et-onze semaines qu’il a passées dans «ce refuge et ce terrain de jeux pour les pédocriminels et les tyrans». Evoquant son agresseur, Olivier Bunel, âgé de 54 ans, raconte : «Il me masturbait et s’adonnait à des pratiques… A ma grand-mère, je disais qu’il me faisait des bisous sur le zizi. A 11 ans, je n’avais les mots pour nommer [les agressions].»

Réunie deux jours pour faire un point d’étape sur le travail engagé dans la lutte contre les violences sexuelles dans l’Eglise catholique, l’assemblée, rattrapée par l’actualité brûlante, applaudit, comme un long hommage, l’ancien élève de Bétharram. Lui remercie ceux qui, ces dernières semaines, lui ont apporté conseils et soutiens, en particulier la théologienne Véronique Margron, grande figure de ce combat et les deux ou trois évêques qui lui