Pesant, le silence se fait soudain dans cet amphithéâtre, situé sur les hauteurs de Lourdes. Olivier Bunel, une victime parmi des dizaines et des dizaines d’autres de Bétharram prend, mardi 1er avril en fin de matinée, le micro et vient se placer face à l’assemblée de 300 personnes dont un tiers d’évêques catholiques. Celui qui rêvait enfant de devenir pilote de ligne raconte, une fois encore, les violences physiques et sexuelles subies pendant les soixante-et-onze semaines qu’il a passées dans «ce refuge et ce terrain de jeux pour les pédocriminels et les tyrans». Evoquant son agresseur, Olivier Bunel, âgé de 54 ans, raconte : «Il me masturbait et s’adonnait à des pratiques… A ma grand-mère, je disais qu’il me faisait des bisous sur le zizi. A 11 ans, je n’avais les mots pour nommer [les agressions].»
Réunie deux jours pour faire un point d’étape sur le travail engagé dans la lutte contre les violences sexuelles dans l’Eglise catholique, l’assemblée, rattrapée par l’actualité brûlante, applaudit, comme un long hommage, l’ancien élève de Bétharram. Lui remercie ceux qui, ces dernières semaines, lui ont apporté conseils et soutiens, en particulier la théologienne Véronique Margron, grande figure de ce combat et les deux ou trois évêques qui lui