La descente aux enfers du catholicisme français n’en finit plus. L’affaire Michel Santier, l’ex-évêque de Créteil (Val-de-Marne) qui a pratiqué des confessions très particulières au cours des années 90 alors qu’il était prêtre dans le diocèse de la Manche, suscite ces derniers jours une immense indignation dans les milieux catholiques. Une sorte de réplique du tremblement de terre provoqué, l’an dernier, par la remise du rapport Sauvé sur les violences sexuelles dans l’Eglise catholique en France depuis les années 50. «Et les répliques, généralement, cela fait tomber les maisons», prédit, chagrinée, une religieuse très au fait de l’affaire Santier.
«Tout le monde tombe du haut de la chaire», commente le père Pierre Vignon, l’un des meilleurs experts des affaires de dérives sectaires et d’abus dans les milieux catholiques. «Je suis atterrée», ajoute la théologienne Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France. «L’institution, par lâcheté, juridisme ou calcul, a commis une fois de plus l’erreur d’ajouter du silence au scandale», a écrit mardi, dans un éditorial intitulé «le Choc et le Dégoût», le directeur de la rédaction de la Croix, Jérôme Chapuis.
De fait, l’épiscopat français a soigneusement caché l’affaire Santier ; le prélat a