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Evêques mis en cause

L’Eglise catholique française en pleine crise existentielle

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Pédocriminalité dans l'Eglisedossier
Entre l’examen de conscience consécutif au rapport Sauvé et le choc des révélations sur plusieurs évêques, la communauté demande des réponses claires. Des initiatives fleurissent pour appeler à des réformes en profondeur, afin d’endiguer la fuite des fidèles et des prêtres.
Lors d'une messe à la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption, à Luçon (Vendée) en novembre. (Théophile Trossat/Libération)
publié le 26 décembre 2022 à 20h27

Est-ce le vent de la révolte ? La contestation, c’est sûr, a rarement été aussi forte dans le catholicisme français, touchant, fait nouveau, jusqu’aux franges classiques et conservatrices des fidèles. Cette nouvelle crise a éclaté à la mi-octobre et fragilise grandement une institution déjà malmenée. A peine remis, en effet, du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), publié en octobre 2021, qui estimait à 330 000 le nombre de victimes de violences sexuelles dans les institutions catholiques depuis les années 50 et qui décrivait le caractère systémique de ces violences, le «catholand» est assommé par les révélations concernant, cette fois-ci, la conduite «répréhensible» ou «les gestes déplacés», comme il est dit dans les communiqués officiels, d’anciens évêques, Michel Santier, Jean-Pierre Ricard et Jean-Pierre Gralet, qui ont été aux commandes respectivement des diocèses de Créteil, Bordeaux et Strasbourg.

«Je le voyais seul à seul, une fois tous les six mois, raconte, à propos de Santier, René Poujol, catholique engagé dans le diocèse de Créteil. J’avais plaisir à discuter avec lui. J’étais vraiment en confiance et je suis tombé de l’armoire quand j’ai appris les détails de ce qui s’était passé.» Ancien direc