De l’attaque du Hamas perpétrée la veille contre Israël, David (1) ne sait presque rien. Ces vingt-quatre dernières heures, les rares informations lui sont parvenues par le bouche à oreille. Et les nouvelles sont lacunaires. Depuis le soir du vendredi 6 octobre, ni lui, ni sa femme, ni sa fille n’ont accès à leurs téléphones. «Jusqu’à samedi soir, c’était shabbat et aujourd’hui c’est Sim’hat Torah [fête marquant la fin du cycle de lecture annuel de la Torah, ndlr]. Nous sommes pratiquants, donc pendant ces deux fêtes, on n’utilise pas d’électricité ni d’appareil électronique», raconte-t-il ce dimanche 8 octobre, à la sortie de la synagogue de l’Association culturelle israélite de Créteil (Acic), dans le Val-de-Marne.
«Surtout, on ne sait pas comment tout ça a été présenté sur les réseaux sociaux et dans les médias», s’inquiète sa fille Lola, qui dit déjà appréhender de futures conversations avec ses amis non juifs. Ici, chacun a l’angoisse d’une recrudescence des actes antisémites dans les prochains jours. Vanessa, sa mère, a «surtout peur pour les enfants dans les écoles juives». «L’école reprendra mardi, je suis déjà stressée. […] Mais c’est le problème éternel des juifs, on n’est pas nombreux et on a toujours peur. Par notre histoire, la peur fait partie de notre