Derrière les grilles fermées de la Bourse du Travail, à Paris, les militants s’affairent en cette fin de journée du jeudi 23 mai. Sur les rambardes des coursives qui mènent aux balcons de la salle Hénaff, les dernières banderoles sont hissées. Une silhouette noire arborant une étoile de David jaune surplombe désormais l’entrée dans la salle de conférences. Un Golem, le symbole et le nom d’un des trois collectifs qui coorganise la soirée «Qui a peur de la lutte contre l’antisémitisme ? Pour une gauche réellement antiraciste» avec les Juives et Juifs révolutionnaires (JJR) et le Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (RAAR).
«Nous sommes trois collectifs progressistes, humanistes, de lutte contre l’antisémitisme. Golem et JJR sont des collectifs juifs à la différence du RAAR qui est avant tout un collectif antiraciste», présentent Joshua Margulies et Alice Timsit, tous deux membres de Golem, en finalisant la longue liste des 450 personnes inscrites à la soirée, dont une bonne partie fait la queue devant la Bourse du Travail. «Mesure de sécurité, commente Joshua, avec un certain enthousiasme. On attend beaucoup de monde ce soir !»
«Binarité inquiétante»
Blanche attend également avec impatience le début de la conférence. Membre depuis décembre de JJR, elle espère que ce moment «d’échange va permettre de faire émerger dans le débat public des nuances qui manquent cruellement et qui va permettre de recréer un dialogue qui a été rompu». Une rupture d