Le pape François n’a même pas encore atterri à Marseille que, déjà, un miracle. Une soixantaine de jeunes exilés, à la rue, certains depuis plus d’un mois et qui s’étaient réfugiés hier soir dans une église du centre-ville en invoquant la protection du pape, vont finalement être pris en charge dès cet après-midi par le département. Miracle, parce que ces jeunes, épaulés par des bénévoles, avaient jusque-là tout tenté pour alerter les autorités et opinion publique sur leur non-prise en charge, comme le prévoit pourtant la loi. Après avoir manifesté devant l’Addap 13, l’association mandatée par les Bouches-du-Rhône légalement en charge de leur mise à l’abri et de l’évaluation de leur minorité, puis devant l’hôtel du département, ils avaient fini par installer un campement de fortune devant un lycée du centre-ville. En vain. «Quand on était devant le département, personne n’est même sorti pour nous demander notre histoire», explique Djibril (1), 16 ans, originaire de Guinée et à Marseille depuis début septembre.
«Ici on est en sécurité»
«A leur initiative», précise l’une des bénévoles qui les accompagnent depuis plusieurs semaines, les jeunes exilés ont décidé de s’en remettre à l’Eglise, se présentant jeudi soir à la porte de celle de Notre-Dame-du-Mont. Là, Djibril a lu une lettre adressée au p