Prié par le pape de s’en aller. L’ultraconservateur évêque de Toulon, Mgr Dominique Rey, soutien affiché de Marion Maréchal, a annoncé ce mardi 7 janvier sa démission à la demande du souverain pontife, deux ans après un audit réclamé par le Vatican sur sa gestion erratique de son diocèse. «Le nonce m’a informé que le Saint-Père me demandait de déposer ma charge d’évêque diocésain de Fréjus-Toulon, a écrit l’évêque de 72 ans dans un communiqué. Face aux incompréhensions, aux pressions, et aux polémiques toujours néfastes pour l’unité de l’Eglise, le critère ultime de discernement reste pour moi celui de l’obéissance au Successeur de Pierre.»
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A la tête du diocèse du Var depuis 2000, Mgr Dominique Rey, considéré comme l’un des évêques les plus conservateurs de France, était un adepte de la messe en latin, promoteur d’un masculinisme catholique et supporteur de «la Manif pour tous». Tout avait débuté en 2022 par une décision extrêmement rare du Vatican : la suspension de l’ordination de prêtres dans le diocèse puis le déclenchement d’un audit. A l’issue de cet audit, le Vatican avait annoncé fin 2023 la nomination de Mgr François Touvet, jusqu’alors évêque de Châlons-en-Champagne (Marne), pour gérer l’administration, le clergé, la formation des séminaristes et des prêtres, laissant de fait peu de pouvoirs à Mgr Rey. Une mise sous tutelle destinée à infléchir ses méthodes controversées dans le diocèse. C’est ce même évêque qui a été nommé ce mardi par le pape pour remplacer Mgr Dominique Rey.
Issu de la communauté de l’Emmanuel (un symbole du «renouveau charismatique»), ce promoteur d’un catholicisme remusclé était critiqué au sein de l’Eglise pour son style qui a pu s’inspirer de pasteurs évangéliques américains, et son ordination de nouveaux prêtres à tour de bras, souvent originaires d’Amérique latine et souvent considérés ailleurs comme non ordonnables.