
Disparition
Mort de François, le pape qui venait de loin
Malgré un temps de chien, la place Saint-Pierre, ce 13 mars 2013, n’a pas désempli. La foule attend un nouveau pape. Le rituel est immuable. Réunis en conclave, les 115 cardinaux électeurs, enfermés dans la chapelle Sixtine, sont coupés du monde. A 19h05, une fumée blanche s’échappe de la minuscule cheminée perchée sur le toit pour annoncer l’élection du 266e souverain pontife de l’Eglise catholique. Une clameur enthousiaste s’élève mais le suspense dure encore un peu. Jusqu’à 20h20. Les fanfares officielles sont déjà en place. La foule a repris en chœur l’hymne italien et applaudi l’arrivée des gardes suisses en grande tenue (qui, selon la légende, aurait été dessinée au XVIe siècle par Michel-Ange), armés de leur hallebarde. Chargé d’annoncer, en latin, la gaudium magnum (la «grande joie»), le cardinal français Jean-Louis Tauran apparaît au balcon de la basilique Saint-Pierre, marque un temps d’arrêt, attend que le silence se fasse, conscient sans doute qu’il va jeter la stupéfaction.
Au balcon, Tauran sourit. Il est de ceux – nous l’apprendrons des années plus tard – qui ont soutenu l’élu.