Pour la première fois depuis la mort du pape, une soixantaine de cardinaux se sont réunis à huis clos mardi 22 avril pour décider des modalités des funérailles du souverain pontife. L’enterrement du pape François, qui a succombé lundi à un AVC à 88 ans, aura donc lieu samedi à 10 heures, (heure française) place Saint-Pierre, devant la basilique du même nom, a annoncé le Vatican.

Le cercueil où repose le souverain pontife argentin a été transféré ce mercredi en début de matinée de la modeste chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu depuis son élection en 2013 jusqu’à sa mort, à la grandiose basilique couronnée par la coupole dessinée par Michel-Ange. La cérémonie accompagnant ce transfert en grande pompe, ponctuée de chants et prières, doit commencer à 9 heures et s’achever vers 10h15.

Le cercueil ouvert sera installé devant le maître-autel de la basilique, lui-même surmonté du monumental baldaquin en bronze du Bernin, chef d’œuvre de l’art baroque tout juste restauré.

Rupture avec la tradition, il ne reposera pas sur un catafalque, cette estrade décorée utilisée pour ses prédécesseurs, à la demande expresse de Jorge Bergoglio qui aspirait à plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille habillée d’une chasuble rouge et chapeautée d’une mitre blanche, mercredi (de 11 heures à minuit), jeudi (de 7 heures à minuit) et vendredi (de 7 heures à 19 heures).

De telles cérémonies sont généralement un événement planétaire auquel participe un grand nombre de dignitaires étrangers pour rendre hommage au chef spirituel du plus de 1,4 milliard de catholiques. Le président américain Donald Trump a été le premier lundi soir à annoncer qu’il viendrait, suivi par ses homologues français Emmanuel Macron, ukrainien Volodymyr Zelensky, ainsi que le futur ex chancelier allemand Olaf Scholz. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rendra elle aussi sur place, accompagnée du président du Conseil européen, Antonio Costa.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé qu’il serait de la partie, tout comme le roi et la reine d’Espagne, ou encore le président argentin Javier Milei. Le roi Charles III, quant à lui, sera représenté par le prince William. A l’inverse, le président russe Vladimir Poutine, lui, ne prévoit pas de se rendre à ces funérailles, a annoncé le Kremlin. Outre les 170 délégations étrangères, 200 000 personnes sont attendues.

Le cercueil sera ensuite transféré à la basilique Sainte-Marie Majeure dans le centre de Rome, où le pape sera enterré selon son souhait, est-il précisé dans le communiqué. Il rejoindra ainsi les dépouilles de sept autres papes et celle de Pauline Bonaparte, la sœur de l’empereur français.

En effet, dans un court testament publié par le Vatican, le pape François a exprimé ses dernières volontés : être inhumé de façon «simple» dans une basilique de Rome dédiée au culte de la Vierge Marie. Daté du 29 juin 2022, le testament du jésuite argentin fait mention d’une sépulture «sans décoration», avec pour seule inscription son nom en latin : «Franciscus».

Après l’Argentine et le Timor oriental, qui ont chacun annoncé une semaine de deuil, le gouvernement italien a à son tour publié un décret pour une deuil national de cinq jours, débutant immédiatement et s’achevant samedi, le jour de ses funérailles, a déclaré le ministre de la Protection civile Nello Musumeci.

Le gouvernement de Silvio Berlusconi avait décrété en 2005, lors du décès du pape Jean-Paul II, un deuil national de trois jours.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi, jour de ses obsèques du pape François a-t-il annoncé mercredi dans un communiqué. Au cours de ces «novemdiales», des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à la basilique Saint-Pierre jusqu’au dimanche 4 mai.

En France, les drapeaux seront mis en berne sur les bâtiments publics samedi 26 avril, journée des funérailles du pape.

Mise à jour mercredi 23 avril, le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi