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Interview

Partir pour Israël : «Ces flux traduisent les inquiétudes d’une communauté juive de France sensibilisée à l’idée du départ»

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L’«alya», immigration des Juifs, n’a jamais été aussi élevée qu’en 2015. Si elle reflète un sentiment d’insécurité dans la communauté juive, elle est aussi un sujet politique et stratégique pour l’Etat israélien, comme le rappelle le chercheur Yann Scioldo-Zürcher-Levi.
Pendant une «salon de l'alya» destinée aux jeunes Français dans le programme à Jérusalem en mars 2015. (Sébastien Leban)
publié le 8 janvier 2025 à 19h58

Ils étaient 7 469 Juifs, en 2015, à quitter la France pour rejoindre Israël, année d’une série d’attentats dont celui de l’Hyper Cacher. En 2014 déjà, plus de 7 000, le double de l’année précédente, avaient «fait leur alya» – immigration vers Israël, organisée par l’Etat pour peupler son territoire. Depuis 1950, la «loi du retour» garantit à tout Juif et membre non juif de sa famille sur trois générations le droit d’immigrer en Israël.

Yann Scioldo-Zürcher-Levi, historien au CNRS et à l’Institut Convergences Migrations (EHESS), est l’auteur avec Marie-Antoinette Hily et William Berthomière de Partir pour Israël : une nouvelle migration de Juifs de France ? Il souligne que si cette migration des Juifs de France est un processus ancien, entamé avant la création de l’Etat en 1948, les flux récents reflètent une profonde inquiétude face à des actes antisémites croissants.

Le nombre record de départs en 2015 est-il directement lié aux attentats ?

L’alya n’a jamais été aussi importante que cette année-là. Ces flux traduisent les inquiétudes d’une communauté juive de France sensibilisée à l’idée du départ par l’Agence juive [l’Agence is