Ils étaient 7 469 Juifs, en 2015, à quitter la France pour rejoindre Israël, année d’une série d’attentats dont celui de l’Hyper Cacher. En 2014 déjà, plus de 7 000, le double de l’année précédente, avaient «fait leur alya» – immigration vers Israël, organisée par l’Etat pour peupler son territoire. Depuis 1950, la «loi du retour» garantit à tout Juif et membre non juif de sa famille sur trois générations le droit d’immigrer en Israël.
Yann Scioldo-Zürcher-Levi, historien au CNRS et à l’Institut Convergences Migrations (EHESS), est l’auteur avec Marie-Antoinette Hily et William Berthomière de Partir pour Israël : une nouvelle migration de Juifs de France ? Il souligne que si cette migration des Juifs de France est un processus ancien, entamé avant la création de l’Etat en 1948, les flux récents reflètent une profonde inquiétude face à des actes antisémites croissants.
Le nombre record de départs en 2015 est-il directement lié aux attentats ?
L’alya n’a jamais été aussi importante que cette année-là. Ces flux traduisent les inquiétudes d’une communauté juive de France sensibilisée à l’idée du départ par l’Agence juive [l’Agence is