Depuis les travaux de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), l’enseignement catholique est connu pour être un lieu où un nombre important de violences a été commis. Ces derniers mois, le scandale de Bétharram est devenu emblématique, levant le couvercle sur d’autres affaires. L’historien et sociologue Philippe Portier a dirigé l’étude socio-historique de la Ciase. Selon lui, à Notre-Dame de Bétharram s’est maintenue plus longtemps qu’ailleurs une culture favorisant les violences et l’omerta.
Le rapport de la Ciase avait révélé, à l’automne 2021, l’ampleur des violences sexuelles dans l’enseignement catholique, un nombre très élevé de victimes, plus de 100 000, environ un tiers du total estimé. Pourquoi, selon vous, le scandale Bétharram éclate aussi tardivement ? Y a-t-il eu un loupé ?
Le travail de la Ciase aurait pu, il est vrai, donner lieu à des prises de conscience. Dans le rapport, nous suggérions que des dispositifs soient mis en place. L’Eglise et l’Etat auraient sans doute dû s’en saisir pour repérer les modes de f