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Haine

Enquête sur un coran volé et brûlé dans une mosquée du Rhône : les élus locaux dénoncent «un acte islamophobe de plus»

Un individu s’est introduit dans une salle de prière à Villeurbanne, où il a commis les faits à visage découvert. Il est toujours recherché ce mardi 3 juin. Le maire socialiste et le député LFI de la circonscription dénoncent vivement ces actes.
La mosquée de Villeurbanne. (DR)
publié le 3 juin 2025 à 16h29
(mis à jour le 3 juin 2025 à 21h36)

Un Coran a été volé et brûlé dans la mosquée Errahma de Villeurbanne (Rhône), dans la banlieue de Lyon, ont annoncé ce mardi 3 juin ses responsables qui ont déposé plainte. Une enquête a été ouverte du chef de «dégradation ou détérioration par un moyen dangereux pour les personnes commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion», indique le parquet de Lyon à Libération. Les investigations, confiées à la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN), se poursuivent pour identifier l’auteur des faits, toujours recherché.

«Un individu à visage découvert s’est introduit dans la salle de prière, s’est emparé d’un exemplaire du coran, l’a incendié puis l’a déposé à l’extérieur de l’édifice avant de prendre la fuite», précise le Conseil des mosquées du Rhône (CMR) dans un communiqué. Selon le document, les faits se sont produits «aux alentours de 3 h 45 du matin, soit une vingtaine de minutes avant l’appel à la première prière».

Il s’agit d’un «acte islamophobe d’une lâcheté révoltante» qui «s’inscrit dans une série d’agressions haineuses qui témoignent d’un climat préoccupant et de plus en plus hostile envers les citoyens de confession musulmane en France», souligne cette instance fédérative qui regroupe les lieux de culte musulmans du département du Rhône. «Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette profanation odieuse, qui constitue une atteinte grave à la dignité des fidèles et aux principes fondamentaux de notre République, au premier rang desquels figure la liberté de culte».

Evoquant une «profanation odieuse» et une «atteinte grave à la dignité des fidèles et aux principes fondamentaux de notre république», le Conseil des mosquées du Rhône en appelle aux autorités pour «tout mettre en œuvre pour identifier l’auteur de cet acte et engager à son encontre des poursuites exemplaires».

Bruno Retailleau «a participé de la haine des musulmans»

Auprès de Libération, le député insoumis de la 6e circonscription du Rhône, Gabriel Amard, se dit «révolté», et souscrit aux dénonciations d’un «racisme d’atmosphère». «Aujourd’hui, nier le fait qu’il y a de l’islamophobie en France est proprement scandaleux». L’élu met directement en cause Bruno Retailleau, dans la foulée des critiques de plusieurs responsables de gauches ces dernières heures après le mort d’Hichem Miraoui, abattu dans le Var. «Le ministre de l’Intérieur nous dit qu’il ne tolère aucun racisme alors que c’est lui qui a participé de la haine des musulmans», tance Gabriel Amard. «La République se doit de protéger tous les siens», assène-t-il.

Le maire socialiste de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, a pour sa part condamné dans un message sur le réseau Bluesky «un acte islamophobe de plus» et assuré de son soutien «l’ensemble des fidèles de la mosquée».

Mise à jour à 21 h 36, avec l’ajout des précisions du parquet de Lyon auprès de Libération.