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Reportage

Rassemblement évangélique tsigane dans le Loiret : on fait la tête au village

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Nevoy, bourgade de 1 000 habitants, accueille depuis samedi 40 000 pèlerins, au grand dam de son maire et de certains habitants, dont un octogénaire qui a tiré au fusil lundi soir. Sur place, l’ambiance semblait pourtant calme mercredi 10 mai.
A Nevoy, ce jeudi 11 mai, où la Mission évangélique des Tsiganes de France organise deux rassemblements par an. (Adrien Selbert/Vu pour Libération)
publié le 11 mai 2023 à 20h05

Depuis samedi dernier et jusqu’à dimanche, Nevoy, commune de mille habitants à l’ombre des cheminées de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly, se retrouve la deuxième concentration de population du Loiret après Orléans. A l’appel de Vie et Lumière, la Mission évangélique des Tsiganes de France, qui a son siège dans la commune, 40 000 Tsiganes, Manouches, Gitans et Yéniches venus de tout l’Hexagone, de Belgique, d’Allemagne, d’Italie, d’Irlande et d’Angleterre y ont garé leurs 10 000 caravanes autour d’un immense chapiteau. «Ici c’est une ville qu’on installe, avec toute l’organisation nécessaire, pose Johnny Charpentier, le responsable de la Mission. Le spirituel est notre but principal alors on tient à garder de bons contacts avec les riverains et les élus locaux. J’ai une équipe de douze hommes prêts à intervenir sur toutes les nuisances que nous signale la mairie.»

Deux fois par jour, ils sont des milliers à prier, chanter, écouter des sermons et à témoigner, montés sur une estrade, des miracles que Dieu aurait opérés dans leurs vies. Comme Elizabeth, sexagénaire sédentarisée à Paris. «Mon fils était un drogué, il avait tout les défauts, il était vraiment dur. Mais j’ai prié et à cause de Jésus, il s’est converti. Aujourd’hui il est pasteur, il va prêcher ce soir ici même ! Ma mère disait : “Si ton fils se convertit, je me prends l’œil et je le mange.” Je lui ai téléphoné, j’ai dit : “Mange-toi les deux, il est pasteur mainte