Menu
Libération
Interview

Religion en politique : «Le populisme et le nationalisme chrétien fonctionnent ensemble»

Réservé aux abonnés

Etats-Unis, Brésil, Nigeria… Partout dans le monde, le poids politique des radicaux religieux s’alourdit souligne le sociologue Alain Dieckhoff, avec pour dénominateur commun les batailles cardinales dans la guerre culturelle qu’ils mènent : défense de la famille traditionnelle, lutte contre l’IVG et les droits LGBT.

Manifestants évangéliques au Brésil en pleine crise du Covid-19, le 11 avril 2021. (Andressa Anholete/Getty Images. AFP)
ParBernadette Sauvaget
Journaliste - Société
Publié le 22/10/2025 à 14h51

Le retour de Dieu en politique se manifeste du nord au sud du globe, ces dix dernières années. Sous des formes variées. Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche acte le poids politique des mouvements ultraconservateurs, à l’œuvre ailleurs. Sociologue et directeur de recherche au CNRS, Alain Dieckhoff (1) analyse leur influence.

Aux Etats-Unis, la prégnance politique des groupes évangéliques, ­alliés à des ultraconservateurs catholiques pour imposer un nationalisme chrétien, est de plus en plus forte. Existe-t-il d’autres exemples ?

Aux Etats-Unis, des groupes évangéliques ont investi le Parti républicain pour prendre le pouvoir et imposer leur vision du monde. Pour rester sur le continent américain, les évangéliques du Brésil, surtout les pentecôtistes, ont la même stratégie. C’est une force montante qui fait beaucoup d’adeptes notamment en provenance du catholicisme. Toutefois la situation brésilienne est plus compliquée que celle des Etats-Unis à cause de la carte politique éclatée. Au Brésil, les évangéliques ont dû investir plusieurs formations politiques. En tout état de cause, l’agenda est similaire : la lutte contre l’avortement et les droits LGBT, la défense de la morale familiale traditionnelle, etc.

Mais le Brésil est