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Renvoi d’une religieuse : n’en déplaise au Vatican, la justice française a protégé les droits d’une citoyenne

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Peu amène et condescendante, une note verbale du Vatican conteste la condamnation par le tribunal civil de Lorient, début avril, d’un cardinal pour le renvoi abusif de sœur Marie Ferréol. L’affaire aura mis en lumière les graves dysfonctionnements du droit canonique, très peu respectueux des droits de la défense et des victimes.
Sœur Marie Ferréol, ici en Auvergne en 2021, a été exclue de sa communauté après trente-quatre ans de bons et loyaux services. (Pascal Aimar/Tendance Floue)
publié le 15 avril 2024 à 18h51

Par tradition, le Vatican est de plutôt du genre «grande muette». Le coup de colère du pape François et de la curie romaine à l’égard de la France, exprimé ce week-end par les canaux officiels de la diplomatie vaticane, a laissé pantois. Une «note verbale» de la secrétairerie d’Etat (l’équivalent au Vatican du Quai d’Orsay et de l’hôtel Matignon réunis), transmise à l’ambassade de France auprès du Saint-Siège et, fait exceptionnel, rendue publique, s’en prend très violemment à une décision de la justice française.

Ce qui est contesté ? La condamnation par le tribunal civil de Lorient, le 3 avril, d’un personnage central des pontificats de Benoît XVI et de François, le cardinal canadien Marc Ouellet, qui aura 80 ans en juin et qui fut longtemps, à la curie romaine, le grand «patron» de milliers d’évêques à travers le monde. Il doit participer solidairement au versement de près de 200 000 euros de dommages et intérêts à une ex-bonne sœur française. Ce très haut prélat romain a procédé, sous mandat du pape, dit-il, à l’éviction de sœur Marie Ferréol, à l’état civil Sabine Baudin de la Valette, de sa congrégation au terme de trente-quatre ans de bons et loyaux services.

Crème des cathos tradi

Deux éléments corsent cette affaire déjà croquignolette. D’une part, la nonne appartient