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Evêques

Réuni à Lourdes et discrédité par l’affaire Santier, l’épiscopat catholique au bord du gouffre

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Pédocriminalité dans l'Eglisedossier
La Conférence des évêques de France se réunit à partir de ce jeudi dans un climat assombri par la légèreté avec laquelle l’Eglise a traité le scandale des «strip-confessions» avant qu’il ne soit rendu public. Le collectif Apné organise des manifestations dans toute la France pour faire entendre la voix des fidèles sous le choc.
Mgr Michel SANTIER, alors archévêque de Créteil, le 14 septembre 2015 dans la cathedrale Notre-Dame de Créteil (Val-de-Marne). (Corinne Simon/Hans Lucas)
publié le 3 novembre 2022 à 7h18

Les calottes sont cuites (1). Depuis que l’affaire Santier a éclaté – du nom de l’ancien évêque de Créteil (Val-de-Marne) et de Luçon (Vendée) qui a pratiqué des strip-confessions dans les années 90 – le jeu de mots court sur les réseaux sociaux. Si la forme est humoristique, le fond ne cache rien de la grave crise de confiance qui s’est creusée, ces trois dernières semaines, entre les évêques catholiques et leurs fidèles. Ces derniers reprochent à l’épiscopat son silence sur les pratiques déviantes de Michel Santier qui a écopé, en octobre 2021, de mesures disciplinaires du Vatican. L’affaire et les sanctions, elles, n’ont été révélées par la presse qu’un an plus tard.

Comme chaque année, les évêques catholiques – à peu près une centaine – se retrouvent à Lourdes (Hautes-Pyrénées) du 3 au 8 novembre pour leur traditionnelle assemblée d’automne. L’an 2021 ressemble furieusement à 2022 car, au dernier moment, l’agenda des travaux a été percuté par l’actualité. L’année dernière, c’était celle du rapport Sauvé ; cette année, il s’agit de l’affaire Santier. Ce dernier scandale – qui met en cause l’un des leurs même s’il a pris sa retraite – contraint les évêques à plancher, à nouveau, sur la question des violences sexuelles au sein de l’institution. Ainsi que sur la transparence des procédures inter