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Libération

Une fédération de mosquées porte plainte contre Houellebecq et Onfray

L’Union des mosquées de France (UMF) a porté plainte vendredi 13 janvier contre l’écrivain et l’essayiste pour «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence» dans leur entretien mené dans la revue «Front populaire».
A gauche, Michel Houellebecq, à droite Michel Onfray (Jérôme Dominé/ABACA et Vincent Muller/Opale)
publié le 13 janvier 2023 à 20h34

Michel Houellebecq, Michel Onfray, et Stéphane Simon, directeur de la revue Front populaire (créée par Onfray), contre l’Union des mosquées de France (UMF). C’est le conflit qu’aura à juger le tribunal judiciaire de Nanterre. La fédération de mosquées a porté plainte contre les trois hommes pour «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence».

En cause, les propos de Michel Houellebecq à l’égard des musulmans parus fin novembre dans la revue Front populaire, dans un entretien avec Michel Onfray. Dans l’interview, l’auteur du roman Soumission y présentait les musulmans comme une menace pour la sécurité des Français non musulmans.

«Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent», y affirmait Michel Houellebecq. Il prédisait également des futurs «Bataclan à l’envers» à l’égard des musulmans, en référence aux attentats jihadistes du 13 novembre 2015.

Le CFCM veut aussi porter plainte

La semaine dernière, l’écrivain, contre lequel le recteur de la Grande mosquée de Paris avait également annoncé vouloir porter plainte avant d’y renoncer, a reconnu que certains paragraphes étaient «ambigus». Il avait communiqué une nouvelle version amendée de ses propos initiaux qui doit faire l’objet d’un livre à paraître.

«Les musulmans de France ne comprennent pas que Michel Houellebecq puisse d’une part reconnaître que les paragraphes concernés sont ambigus et d’autre part ne prendre aucune mesure pour suspendre leur diffusion», estime Mohammed Moussaoui, le président de l’UMF, dans un communiqué. «Sa proposition de les remplacer dans l’édition d’un livre à venir ne met pas un terme à leur diffusion et ne protège pas les musulmans de leurs conséquences», selon lui.

Par ailleurs, le Conseil français du culte musulman (CFCM, ex-interlocuteur des pouvoirs publics sur le culte musulman), réuni dimanche 8 janvier en assemblée générale et dont Mohammed Moussaoui assure la coprésidence intérimaire, a annoncé aussi son intention de porter plainte.