La communauté Saint-Martin, ultraconservatrice, qui pèse de plus en plus sur le catholicisme français, correspond-elle aux standards de l’Eglise catholique ? Pour le vérifier, le Vatican a décidé, selon un courrier officiel daté de fin avril et consulté par Libération, d’envoyer une mission d’inspection chez les prêtres de Saint-Martin et qui devrait démarrer très prochainement et qui durera au moins six mois.
«Il est tout à fait probable que des évêques français commencent à s’inquiéter sérieusement de la place prise par cette communauté», explique un théologien, professeur à la Catho de Paris, qui préfère rester anonyme. Cette mission d’inspection, confirmée par plusieurs sources de haut niveau, s’intéressera à la gouvernance, à la formation des nombreux séminaristes, aux finances, au patrimoine… «Dans ce genre de circonstances, tout est passé au crible et chaque membre de la communauté devrait être interrogé», explique un expert français de droit canonique. Ces dernières années, le Vatican a eu le souci d’inspecter ce qu’on appelle les communautés nouvelles, nées dans les années 70, où se sont produites de graves dérives sectaires et des violences sexuelles.
A lire aussi
Fondée en 1976, la communauté Saint-Martin tente de ressusciter un catholicisme suranné et très identitaire avec des prêtres en soutane, célébrant généralement la messe en latin. Avec un effectif de 168 membres et une centaine de séminaristes en formation, elle déploie son influence sur le catholici