C’est un pur produit de l’influente communauté de l’Emmanuel. L’évêque Yves Le Saux a fait preuve d’une mansuétude qui interroge à l’égard de Benoît Moulay, ex-prêtre du Mans (Sarthe) et de Rennes (Ille-et-Vilaine), sanctionné par l’Eglise catholique pour des violences sexuelles commises sur deux femmes majeures et déchu en juillet 2023 de son état clérical. Une affaire emblématique du difficile #MeToo catholique sur laquelle Libération a enquêté. Est-ce seulement une mauvaise appréciation de la situation ? Des négligences ? Ou une solidarité entre membres de l’Emmanuel ? Le prélat a, de fait, tardé à prendre des mesures, laissant de potentielles victimes à la merci de Moulay.
Entre 2002 et 2008, Yves Le Saux est le responsable des prêtres et des séminaristes de l’Emmanuel. A ce titre, il était déjà le référent de Benoît Moulay au sein de la communauté. Dès le milieu des années 2000, les premiers témoignages lui seraient parvenus. Ce qu’il dément, dans une réponse écrite à Libération. «Comme prêtre accompagnateur de l’Emmanuel, de 2002 à 2008, je n’ai pas eu connaiss