Historien majeur du catholicisme contemporain, Etienne Fouilloux est l’auteur de biographies de deux théologiens dominicains importants du XXe siècle, Yves Congar et Marie-Dominique Chenu (Yves Congar. 1904-1995 et Marie-Dominique Chenu. 1895-1990, éditions Salvator). Il analyse pour Libération les deux enquêtes historiques concernant l’affaire Philippe et Vanier.
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Si les dérives mystico-sexuelles des frères Philippe concernent d’abord un groupe d’initiés, les deux religieux exercent leur influence au sein d’un réseau très étendu. Avez-vous été surpris par cette ampleur ?
Ce qui me surprend d’abord, c’est le mode de fonctionnement de ces deux religieux dominicains. Leur emploi du temps est très différent de celui de théologiens que j’ai étudiés tels qu’Yves Congar ou Marie-Dominique Chenu, qui donnent des conférences, enseignent. Les deux frères Philippe sont insaisissables, passent beaucoup de temps auprès de communautés féminines cloîtrées, des carmélites ou des dominicaines. Peu de religieux ont ce type d’activités. Thomas Philippe était quasiment un invité permanent au carmel de Nogent-sur-Marne, où il a fait beaucoup de mal.