Menu
Libération
Reconnaissance

Violences sexuelles dans l’Eglise catholique : un léger «effet Bétharram» dans la libération de la parole

Article réservé aux abonnés
Violences sexuellesdossier
Présenté ce mardi, le bilan annuel de l’Inirr, l’une des deux commissions chargées de l’indemnisation des victimes de violences sexuelles au sein de l’église, confirme une hausse récente des témoignages. Cependant, dans les faits, seule une minorité de victimes saisit l’instance.
La présidente de l'Inirr Marie Derain de Vaucresson (au centre) en compagnie du scénariste Gilles Tillet (à droite) à la présentation du rapport annuel de l'instance, mardi 25 mars à Paris. (Stéphane de Sakutin/AFP)
publié le 25 mars 2025 à 18h19

Dans l’Eglise catholique, le monde des violences sexuelles est peuplé de fantômes. Celui de Bernard Preynat, l’ex-prêtre lyonnais, pédocriminel en série, mort le 23 juin 2024, a surgi, ce mardi 25 mars, lors de la présentation du bilan annuel de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et réparation (Inirr), l’une des deux commissions qui se chargent de l’indemnisation des victimes. «J’ai pété un câble quand j’ai appris son décès. Preynat est mort tranquillement dans sa salle de bains», a confié l’une des victimes du religieux, Gilles Tillet, 53 ans, la voix nouée par l’émotion, déplorant qu’aucune cérémonie mémorielle collective n’ait eu lieu.

Accompagné par l’Inirr depuis 2021, le scénariste fait partie des 1 580 personnes qui se sont adressées à la commission depuis sa mise en place, il y a trois ans, à la suite de la publication du rapport Sauvé, qui estimait à 330 000 le nombre de victimes de violences sexuelles commises dans l’Eglise catholique depuis les années cinquante. Pour la moitié de celles qui se sont adressées à l’Inirr, le dossier a déjà abouti à une indemnisation financière et à une démarche de reconnaissance des faits commis. A ces chiffres s’ajoutent les 1 065 dossiers traités par la Commission reconnaissance et réparation, chargée des affaires