Surnommé le «psy de l’Eglise» et l’un des principaux théoriciens anti-gay des milieux catholiques, le prêtre et psychanalyste Tony Anatrella, accusé par plusieurs anciens patients de violences sexuelles, a été définitivement sanctionné par son institution, selon un communiqué diffusé mardi par le diocèse de Paris. Les sanctions prises en décembre, par l’archevêque Laurent Ulrich, à son encontre lui interdisent notamment d’exercer toute activité thérapeutique, de célébrer publiquement la messe, de confesser, de publier des ouvrages, de participer à des manifestations publiques ou des colloques, d’accompagner spirituellement des fidèles. «En clair, il est lui demandé de rester définitivement chez lui», précise à Libération une source interne de l’Eglise, proche du dossier.
«Cette décision n’est pas cohérente. Les faits reprochés à Anatrella sont d’une telle gravité qu’ils devaient conduire à un son renvoi, déclare à Libération, Me Nadia Debbache, l’avocate des plaignants. C’est incompréhensible, d’autant que les témoignages des victimes ne sont pas remis en cause.» La déception s’explique par le fait qu’Anatrella n’est pas déchu de son statut de prêtre, rattaché au diocèse de la capitale, malgré la procédure enclenchée il y a deux ans par l’officialité de Paris (le tribunal ecclésiastique). L