Il conduit d’énormes pelles et autres engins de chantier dans une entreprise de voirie de Saint-Denis, à la Réunion. Mzé Mbaba Zaidou est titulaire d’un passeport français depuis sa naissance à Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte, en 1992. Pourtant, ses deux parents, comoriens, étaient entrés sur le département français de manière illégale, à bord d’un kwassa. Ces petites barques motorisées franchissent au mépris des risques de chavirage les quelque 70 km séparant l’archipel des Comores, un des pays les plus pauvres au monde, et Mayotte, 101e département français. A cette époque, il suffisait de naître à Mayotte pour acquérir la nationalité tricolore. Mbaba a donc pu s’installer à la Réunion en 2013, pour fuir «l’ambiance casse-gueule» de Mayotte. «Pas pour moi la violence», assure aujourd’hui celui qui s’adonne durant ses temps libres au graph, pour le compte de barbiers, de festivals, de fêtes locales… Bien intégré dans la société réunionnaise, le trentenaire se dit choqué par le souhait de Darmanin et Macron de réviser la Constitution afin de supprimer le droit du sol à Mayotte. «C’est ignoble ! Il n’y aurait pas la même loi partout en France», dénonce-t-il, pensant à sa mère, restée sur place et suspendue au renouvellement, chaque année, d’un
Constitution
Remise en cause du droit du sol à Mayotte : des naturalisés inquiets
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Des manifestants devant la préfecture de Mayotte, attendant le ministre français de l'Intérieur et de l'Outre-mer à Mamoudzou, Mayotte, le 11 février 2024. (David Lemor/ABACA)
publié le 13 février 2024 à 18h07
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