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Arrêté

«Rendre les exilés invisibles» : les associations vent debout contre l’interdiction des distributions alimentaires dans le nord-est de Paris

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Un arrêté a été pris, à partir de ce mardi 10 octobre, afin de proscrire les distributions de nourriture autour des quartiers Stalingrad et Jaurès. Une nouvelle étape dans le «harcèlement permanent» que subissent les sans-abri, dénoncent les ONG.
Dans un camp de migrants du quartier Stalingrad à Paris, le 12 juillet. (JULIEN DE ROSA/AFP)
publié le 10 octobre 2023 à 18h00

Après Calais, Paris. Dans la capitale, la préfecture de police a pris un arrêté qui interdit à compter de ce mardi 10 octobre les distributions alimentaires dans le quartier de Stalingrad et Jaurès, situé à cheval entre les Xe et XIXe arrondissements. La décision vise particulièrement les personnes migrantes et sans abri installées dans ce secteur, responsables selon les autorités de «nuisances récurrentes», résultats «d’attroupements […] en bord de voirie créant un danger pour elles-mêmes et pour autrui». La préfecture précise que certaines échauffourées ainsi que la présence de «toxicomanes» ont conduit le préfet de police à prendre un tel arrêté en raison de «troubles à l’ordre public».

Le quartier est bien connu des associations et des pouvoirs publics car s’y côtoient régulièrement des populations d’exilés, de SDF et de d’usagers de drogues. Depuis plusieurs années, des petits campements s’installent dans les parcs, sous les ponts et dans les métros, causant des nuisances dont se plaignent les riverains. Selon les associations, l’Etat n’offre pas de solution pérenne et délocalise les installations précaires et leurs occupants hors du secteur. Cet arrêté, une première à Paris, marque une nouvelle étape.

«C’est ça, la politique d’accueil de la France. Le pays me