Peu après la décision du Conseil constitutionnel sur la loi immigration, plusieurs centaines de personnes, masquées et cagoulées pour la plupart, ont défilé jeudi 25 janvier dans la soirée dans le centre de Rennes pour dénoncer la loi immigration, brisant au passage les vitrines de plusieurs commerces dont certains ont été pillés, selon des journalistes de l’AFP sur place.
Cette manifestation non autorisée, à l’appel de plusieurs mouvements d’extrême gauche et d’étudiants de l’université Rennes 2, a rassemblé environ 450 personnes selon la préfecture. Parti dans le calme de la place Sainte-Anne vers 20h30, le cortège a sillonné le centre-ville derrière une banderole proclamant «loi raciste réponse anti fasciste».
On récapitule
L’ambiance s’est rapidement tendue et des manifestants, souvent vêtus de noir et le visage caché, ont brisé au passage plusieurs vitrines de commerces et tenté de mettre le feu à une agence bancaire place Hoche, selon un journaliste sur place. Il y a eu «sans doute une quinzaine de commerces concernés», selon le procureur de Rennes, Philippe Astruc.
De nombreuses poubelles ont été incendiées et des voitures endommagées. Des barricades faites de poubelles et de grilles de chantier ont été érigées en plusieurs endroits du centre-ville. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de repousser les protestataires.
Le parquet a annoncé dans la nuit l’ouverture d’une «enquête pour dégradations et vols en réunion». Cette enquête est confiée à la «division de la criminalité territoriale de la DIPN» (Direction interdépartementale de la police nationale), a précisé sur X.
Affrontements récurrents
«Beaucoup de tristesse, de colère et d’incompréhension ce soir devant les dégradations perpétrées par des extrémistes cagoulés dans le centre-ville de Rennes», a déploré la maire de la ville, Nathalie Appéré, dans une série de messages sur X (ex-Twitter). «J’adresse toute ma solidarité et tout mon soutien aux commerçants dont l’outil de travail a été vandalisé», a poursuivi l’élue. «Nous sommes à leurs côtés».
Dans la journée, plusieurs centaines d’agriculteurs à bord d’une centaine de tracteurs avaient par ailleurs manifesté dans le calme devant la préfecture de Rennes pour réclamer une action rapide face à la crise qu’ils traversent.
Le centre-ville de Rennes avait été le théâtre de nombreuses violences urbaines, marquées par des affrontements avec la police et de multiples dégradations de commerces ou d’hôtels, début 2023 lors des grandes manifestations contre la réforme des retraites.