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Mobilisation

Rentrée sociale : contre le budget de Bayrou, grèves et manifs à tous les étages

EDF, la fonction publique et l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris entament les hostilités dès cette semaine, avant le mouvement «Bloquons tout» le 10 septembre, puis l’appel de l’intersyndicale huit jours plus tard. Mais d’ici là, le gouvernement sera probablement tombé.

Lors d'une grève d'EDF à Gravelines, dans les Hauts-de-France, en 2023. (Andrea Savorani Neri/AFP)
Publié le 31/08/2025 à 14h50, mis à jour le 01/09/2025 à 14h46

Des appels à faire grève et à manifester ont été lancés pour la rentrée sociale contre les projets d’économies budgétaires annoncés par l’actuel gouvernement, avec deux dates-clés : la mobilisation du 10 septembre débutée sur les réseaux sociaux pour «tout bloquer» et la journée intersyndicale du 18 septembre. Dernier en date, celui déposé par la CGT fonction publique ce lundi 1er septembre.

L’énergie et la santé dès cette semaine

Ce 2 septembre, c’est la CGT mines-énergie qui ouvre le bal, avec un appel à la grève dans toutes les industries gazières et électriques et près de 150 rassemblements recensés sur une carte mise en ligne sur son site. EDF pourrait notamment être concerné, par exemple à la centrale nucléaire du Blayais (Gironde).

Vendredi, les syndicats CGT, FO, Unsa, CFTC et CFDT de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris appellent à tenir des assemblées générales afin de décider d’une grève éventuelle. Le texte signé par les cinq organisations évoque «une dégradation sans précédent des conditions de travail dans les hôpitaux de l’AP-HP» et dénonce le plan Bayrou.

Le 10 septembre, «Bloquons tout»

L’appel présenté comme «citoyen», né sur les réseaux sociaux, a reçu le soutien de toute la gauche politique, LFI en tête qui demande «la grève générale», mais aussi de Solidaires et de la CGT, laquelle a appelé «à construire la grève partout où c’est possible». Le mouvement se traduit notamment par des appels sur les réseaux sociaux à des rassemblements, des blocages ou des opérations péages gratuits.

Plusieurs secteurs ont décidé de rallier le mouvement. SUD rail, le troisième syndicat de cheminots, appelle ainsi à la grève ce jour-là, en réaction notamment à la suppression envisagée de deux jours fériés, mais aussi pour demander 1,5 milliard d’euros supplémentaires à destination du réseau ferré. La CGT cheminots, premier syndicat du secteur, doit encore prendre sa décision, tout comme l’Unsa ferroviaire. Pour sa part, le syndicat SUD aérien appelle au blocage des aéroports. Il dénonce la suppression de jours fériés, le gel des retraites et la dégradation des conditions de travail.

Dans la métallurgie, la CGT d’Arcelor-Mittal à Dunkerque prévoit une manifestation : «AscoMetal va mal, ThyssenKrupp d’Isbergues [Nord] a besoin de 80 millions d’euros pour être modernisé mais personne ne veut investir. Et si le pire arrive à ArcelorMittal France, ce sera une catastrophe économique, sociale et industrielle», a déclaré à l’AFP Gaëtan Lecoq, de la CGT d’ArcelorMittal. Côté chimie, la CGT appelle à la grève pour «l’augmentation des salaires», «l’interdiction des sept jours de carence» voulus par le gouvernement, «l’interdiction des exonérations de cotisations sociales», «la suppression des franchises médicales et forfaitaires» ainsi que contre la suppression de deux jours fériés.

Enfin, dans l’éducation, l’Union syndicale lycéenne appelle à bloquer les établissements ce jour-là, afin de «construire la mobilisation dans la durée», et à participer aux manifestations. Les étudiants de l’Unef appellent aussi à mobiliser le 10. Les syndicats de l’éducation nationale se réuniront mercredi 3 septembre pour décider des modalités de mobilisation de cette rentrée.

La fonction publique les 10 et 18 septembre

Premier syndicat du secteur, la CGT appelle à «tout bloquer» et à la grève les 10 et 18 septembre, selon un communiqué publié lundi, tandis que les deux autres principales organisations se concentrent sur le 18 septembre. Premier syndicat dans les versants territoriaux et hospitaliers, cinquième dans la fonction publique d’Etat qui compte notamment les officiers de police, l’organisation «appelle les agent.es publics, fonctionnaires et non titulaires, actifs et retraités, à tout bloquer par la grève pour combattre l’austérité, défendre, reconquérir et développer les services publics».

La CGT a également appelé au boycott des instances du dialogue social avec l’administration. La participation de Force ouvrière, deuxième syndication du secteur, doit encore être tranchée, tandis que celle de la CFDT est écartée, en adéquation avec la décision confédérale. En 2024, la fonction publique d’Etat comptait 2,5 millions d’agents, la fonction publique hospitalière 1,9 million et la fonction publique territoriale 1,3 millions.

L’intersyndicale du 18 septembre

L’ensemble des organisations syndicales appellent aux grèves et aux manifestations partout en France le 18 septembre, un jeudi, journée «beaucoup plus favorable pour la mobilisation», selon la CGT. Le but ? L’abandon du «musée des horreurs du projet de budget».

Côté transports, le syndicat majoritaire chez les contrôleurs aériens français a annoncé une nouvelle grève, demandant un «rattrapage intégral de l’inflation» en matière salariale pour 2024, mais aussi une évolution de la gouvernance de la profession. Dans le métro parisien, quatre syndicats de la RATP, CGT, FO, Unsa et CFE-CGC, appellent à une «mobilisation massive» ce jour-là.

L’intersyndicale des pharmaciens (Uspo, FSPF, UNPF, Federgy, UDGPO) prévoit enfin une fermeture des officines le 18 septembre puis «tous les samedis à compter du 27 septembre». Le 16 août déjà, un appel à protester contre la baisse, de 40 % à 30 %, des remises commerciales sur les génériques avait été lancé.

Mise à jour le 1er septembre avec le préavis déposé par la CGT fonction publique