Une famille en chemise blanche se présente devant le tribunal correctionnel de Grasse ce jeudi 18 janvier. Sandrine Delaup, son mari, Denis, et leur fille, Victoria, racontent une nuit de «choc». Le 3 octobre 2015, ils ont tout perdu : «une entreprise, une maison, un être cher», énumère le père de famille. Les Delaup sont à l’origine du dépôt de plainte contre X, «deux jours après la catastrophe naturelle». Leur grand-mère Jacqueline Colombier ainsi que deux autres résidentes de la maison de retraite Orpea de Biot (Alpes-Maritimes) sont mortes dans leur lit, noyées par une vague d’eau et de boue. Jusqu’à vendredi, l’ancienne maire et un agent municipal comparaissent pour «homicide involontaire». L’ex-directrice de l’Ehpad est aussi poursuivie pour «mise en danger de la vie d’autrui». Endeuillées, onze personnes se sont constituées parties civiles. Jeudi en fin de journée, le procureur a requis 18 mois de prison avec sursis contre l’ex-édile et 12 mois avec sursis contre l’agent municipal et l’ancienne directrice de l’Ehpad. Une amende de 50 000 euros a été demandée contre le groupe Orpea.
«Ne vous faites aucune inquiétude pour votre mamie»
La famille Delaup habite à Biot depuis 2000. La maison est construite en zone inondable. Le 3 octobre 2015, le ciel est encore bleu quand la vigilance orange est déclenchée. Le couple appelle la maison de retraite, elle aussi en zone inondable : «Ne vous faites aucune inquiétude pour votre mamie», répond-on au téléphone. Les Delaup passent la soirée