Marinette râle. «Avec ce vent, ça m’a tout sali», se désole la petite dame alerte de 94 ans, en visant la terrasse carrelée de sa maison sur les hauteurs du 16e arrondissement de Marseille. Quelques cendres virevoltent encore sous le mistral ce jeudi, mais la bâtisse de béton a échappé à l’incendie qui, le 8 juillet, a ravagé 720 hectares dans la région marseillaise, s’invitant jusque dans cette rue montante de Château Bovis, l’une des collines du quartier de l’Estaque aux habitations s’appuyant les unes aux autres.
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Il ne reste que les murs noircis de la maison du numéro deux, juste en face de celle que la vieille dame occupe depuis vingt-deux ans, seule. Le jour de l’incendie, les voisins de la rue étaient tous partis dans l’après-midi, inquiétés par les fumées qui s’épaississaient à l’approche du feu. «C’était tout noir, tout noir, on n’y voyait plus rien dehors !» raconte Marinette qui, elle, n’a pas bougé. «De toute façon, je n’aurais pas pu, le rideau électrique devant ma porte d’entrée était baissé et il n’y avait plus d’électricité, et pas de réseau téléphonique non plus. Les voisins pensaient que j’ét