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Exil forcé

Réunionnais arrachés à leurs familles entre 1962 et 1984, les «enfants de la Creuse» sur le point d’obtenir une réparation financière

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Karine Lebon, députée de la Réunion, va déposer une proposition une loi demandant que l’Etat dédommage les quelque 2 000 enfants envoyés en métropole. Le texte devrait être adopté.
En février 2014, l'Assemblée nationale avait adopté une résolution visant à reconnaître la responsabilité de l'Etat dans l'exil forcé des enfants réunionnais. (Laurent Troude/Libération)
publié le 22 mars 2025 à 17h56

La France a fait du chemin, ces dix dernières années, pour reconnaître les préjudices subis par les «enfants de la Creuse». Mais elle n’a jamais franchi le cap des compensations financières. La députée réunionnaise Karine Lebon (divers gauche) entend y remédier en déposant, mercredi 26 mars, une proposition de loi prévoyant «l’attribution d’une allocation spécifique valant réparation pour les ex-mineurs transplantés». La raison ? Entre 1962 et 1984, plus de 2 000 petits Réunionnais relevant de l’aide sociale à l’enfance furent arrachés à leur famille pour être envoyés en métropole dans 83 départements, principalement dans la Creuse, et y être (pas toujours) adoptés.

La perspective de cette proposition de loi est une «bonne nouvelle» pour les anciennes victimes, qui espèrent toucher chacune entre 200 000 et 300 000 euros. «Ce serait le juste aboutissement de notre combat», commente Marie-Germaine Périgogne, présidente de la Fédération des enfants déracinés des départements et régions d’outre-mer, elle-même «déportée» en 1966, à l’âge de 3 ans. Mais les enfants de la Creuse risquent de déchanter… Dans l’exposé des motifs de la proposition de loi, il est évoqué une loi suisse de «réparation des abus» subis par des enfants placés, qui a permis d’attribuer aux victimes entre 20 000 et 25 000