Plus d’un an et demie après son décès et 44 ans après l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter entrera au Panthéon ce jeudi 9 octobre, à 19 heures L’hommage à l’ancien ministre et avocat a débuté mercredi soir par une veillée funèbre au Conseil constitutionnel. Ce jeudi soir, une cérémonie qualifiée de «sobre» et «solennelle» par l’Elysée, présidée par Emmanuel Macron, se déroulera pendant une heure depuis l’intérieur du monument à la célèbre devise : «Aux grands hommes la patrie reconnaissante.»
Le «scénario traditionnel»
A 17 heures, le cercueil de Robert Badinter sera transporté vers la nécropole située au cœur du Ve arrondissement de Paris. A partir de 19 heures se déroulera le «scénario traditionnel», avec une scénographie «adaptée» pour accueillir un public que l’Elysée espère nombreux.
Edito de Dov Alfon
Après avoir remonté la rue Soufflot qui relie le Jardin du Luxembourg au Panthéon, le cercueil sera accueilli sous la nef de l’ancienne église par le président de la République. La cérémonie d’hommage s’ouvrira alors avec un discours présidentiel «court et percutant», selon l’Elysée.
Le cercueil sera ensuite installé dans le caveau «des révolutionnaires de 1789», où reposent Condorcet, l’abbé Grégoire et Gaspard Monge depuis le bicentenaire de la Révolution.
Lectures et intermèdes musicaux
La cérémonie mettra en avant les différents combats de Robert Badinter : la République, la justice, ou encore l’abolition de la peine de mort. Pour y rendre honneur, Julien Clerc, grand ami de l’ancien avocat, viendra interpréter une version raccourcie de la chanson l’Assassin assassiné accompagné d’un orchestre symphonique et de choristes. Le choix musical n’est pas anodin, comme le rapporte RTL : les paroles sont en faveur de l’abolition du châtiment suprême et avaient été inspirées au chanteur par une rencontre avec Badinter en marge d’un procès où ce dernier avait défendu Norbert Garceau, qui risquait la peine de mort.
Le Libé des historien·nes
Plusieurs textes, choisis par sa veuve, la philosophe Elisabeth Badinter, seront également lus : des plaidoiries de l’avocat qui épargna la guillotine à plusieurs accusés, mais aussi des discours de l’homme politique qui fit voter, contre l’opinion publique, l’abolition de la peine de mort à l’Assemblée nationale en 1981. Le comédien Guillaume Gallienne lira un texte de Victor Hugo, précurseur de ce même combat.
Tous ces hommages seront rythmés par des intermèdes musicaux, dont «du Schubert».