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Drame

Rouen : ce que l’on sait de la conductrice qui a tué une cycliste mardi et en a renversé deux autres

Vélodossier
La femme de 48 ans qui avait percuté trois femmes cyclistes dans le centre-ville mardi 14 janvier tuant l’une d’elle, a été mise en examen jeudi 16 janvier pour «meurtre».
L’enquête vise à déterminer si l’automobiliste a renversé les cyclistes par accident ou si l’acte était délibéré. (Piccell/Getty Images)
publié le 14 janvier 2025 à 16h17
(mis à jour le 16 janvier 2025 à 21h49)

L’automobiliste au volant d’une camionnette, qui avait renversé mardi 14 janvier trois cyclistes dans le centre-ville de Rouen avant de prendre la fuite, a été mise jeudi 16 janvier en examen pour «meurtre, tentative de meurtre, refus d’obtempérer aggravé et dégradation du bien d’autrui». La victime la plus grièvement blessée, née en 1996, était morte des suites de ses blessures. La conductrice née en 1977 avait été interpellée mardi à une trentaine de kilomètres au nord de la ville. Elle a été placée jeudi sous mandat de dépôt, a précisé le procureur de Rouen, Sébastien Gallois, dans un communiqué.

Que s’est-il passé ?

Dans un communiqué publié mardi dans la soirée, le procureur de la République était revenu en détail sur les faits. «Ce matin à 8 h 45, un véhicule de type utilitaire percutait par l’arrière un cycliste […], puis plus loin deux autres.» Sébastien Gallois avait précisé que des policiers municipaux avaient «pris en poursuite le véhicule», avant de passer le relais à la gendarmerie. Concernant les deux autres victimes, le parquet avait indiqué que l’une était légèrement blessée et que l’autre l’était plus grièvement, mais «sans pronostic vital engagé». Au moins trois autres personnes – un cycliste, un piéton, et un conducteur –, ainsi que des policiers municipaux ont été mis en danger durant le parcours du véhicule de la gardée à vue.

La conductrice a été interpellée à Buchy, à une trentaine de kilomètres au nord est de Rouen et «quatre armes de catégorie C [(armes à feu nécessitant un permis] ou D [qui peuvent être achetées et détenues librement sous conditions, par exemple bombe lacrymogène ou arme de collection]» ont été retrouvées à bord de son véhicule. Le magistrat a souligné que «c’est son employeur, constatant son départ avec le véhicule peu avant les faits», qui a donné l’alerte.

De plus, la conductrice a commis de «nombreuses infractions routières commises durant la poursuite», a indiqué le parquet jeudi, conduisant huit autres personnes, sans être blessées, à porter plainte.

Quelles étaient les motivations de la conductrice ?

Selon le procureur, la conductrice, inconnue de la justice, a exprimé «des intentions suicidaires» en garde à vue. Elle a notamment tenu des propos incohérents à la suite de son interpellation. Si elle n’était pas sous l’emprise d’alcool, des analyses doivent être menées pour déterminer si elle avait consommé de la drogue. Sébastien Gallois précise par ailleurs qu’aucun «propos à connotation idéologique ou religieuse» n’a été exprimé par la conductrice.

«Elle a mis les faits en relation avec un profond mal-être psychologique, dont elle impute la cause à un différend ancien avec son employeur», a rappelé jeudi le procureur. «Une première expertise psychiatrique a conclu à une responsabilité pénale, mais avec une altération du discernement pendant les faits», a-t-il indiqué. Les quatre armes «avaient été achetées suite à une agression dont la mise en cause aurait été la victime il y a quatre ans, et conservées depuis», a fait savoir Sébastien Gallois. Pour ces faits, la conductrice a été convoquée en vue d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, dite de plaider coupable.

Quelles ont été réactions ?

La préfecture de Seine-Maritime a précisé sur X que la conductrice, poursuivie par la gendarmerie, avait été interpellée à 10 h 15. Le maire (PS) de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol a fait part sur le même réseau social d’un «effroi absolu» et remercié les services de secours.

Mardi, le ministre des transports, Philippe Tabarot, a exprimé dans un message Facebook, sa «solidarité totale envers les blessés et leurs familles». «La sécurité des cyclistes sur nos routes doit être une priorité absolue, a-t-il ajouté. C’est le sens de la mission sur le partage de la route “contre les violences, protéger tous les usagers de la route” que j’ai confirmée lors de ma nomination et qui rendra ses conclusions très prochainement.»

Mise à jour : mercredi 15 janvier à 9h45, ajout des éléments du dernier communiqué du procureur ; le jeudi 16 janvier à 21 h 30, ajout des dernières indications du procureur de Rouen.