On pensait Philippe Poupon rangé des voitures. Mais à 68 ans, après une brillante carrière de compétiteur, puis quinze ans de croisière hauturière en famille à arpenter la planète et les pôles sur Fleur australe, son robuste voilier, le vainqueur de la Route du rhum édition 1986 a décidé de remettre le couvert. Ce dimanche, il s’élance pour sa cinquième participation à la course transatlantique à bord de «Flo», le bateau avec lequel son amie Florence Arthaud, décédée dans un accident d’hélicoptère en 2015, avait remporté l’édition 1990.
A Saint-Malo, sur des quais aussi surpeuplés qu’à la sortie d’une gare parisienne, Poupon déambule quasiment incognito, sans que ça ait l’air de le déranger. Cette transat, ces 3 500 milles (6 480 kilomètres) entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, il connaît. En 1978, lors de la première édition, il se retrouve à la barre de Pen Duick III que lui prête Eric Tabarly, ravi que sa goélette noire soit ainsi convoyée en Guadeloupe. Il termine septième. Poupon est un disciple de «l’idole des houles», selon l’expression d’Olivier de Kersauson. A 23 ans, il embarquait à bord de Pen Duick VI pour un premier tour du monde en équipage, tapant ainsi d