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Reportage

«Sans aides, impossible d’aller dans les exploitations» : dans les Alpes-Maritimes, des vétérinaires de campagne de moins en moins nombreux

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Dans la vallée de la Roya, les spécialistes qui sillonnent les routes au chevet des animaux d’élevages se raréfient. La profession est minée par les longues heures de transport et la pénibilité qui découragent l’installation des jeunes diplômés.
Dans une ferme à Moulins (Allier), le 13 septembre 2024. (Denis Meyer/Hans Lucas pour Libération)
par Mathilde Frénois, envoyée spéciale dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes)
publié le 22 février 2025 à 13h54

Le pull est rouge. Ce n’est pas la couleur qui agace les vaches. Elles sont «daltoniennes», assure François-Xavier Buffet, vétérinaire. Si la nervosité gagne les bovins, c’est qu’il y a du monde et du matériel médical dans leur étable de Tende (Alpes-Maritimes). Les animaux de la ferme Pelissero passent à la vaccination et à la prise de sang. François-Xavier Buffet exerce en secteur montagne, avec 10 % d’activité auprès des élevages. Une profession en pénurie. Selon une question au Sénat, en 2023, «la France constatait un manque de 800 à 1 000 vétérinaires, particulièrement dans le monde rural». Des aides sont mises en place pour l’installation, le logement et le déplacement, loin des cabinets de ville et de leurs soins canins. François-Xavier Buffet enchaîne les piqûres. La vache Slovaquie est la première vaccinée.

«On est en tension, confirme Laurent Perrin, le président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL). On a beaucoup de confrères qui prendront leur retraite dans les dix années à venir. Et il y a des problèmes de recrutement dans certains secteurs. Pour l’instant, le maillage tient parce que les confrères qui restent élargissent leur zone d’activité.» François-Xavier Buffet sillonne la vallée de la Roya. Il tourne dans une vingtaine d’exploitations, où il soigne 250 bovins et 1 000 ovins. Les fermes sont loin de son cabinet. D