Depuis la pandémie, le volume de livraison atteint des niveaux records. Confinés, les Français se sont en grande partie tournés vers l’e-commerce pour continuer de consommer. Ils ont pris l’habitude de se faire livrer de tout, du nécessaire comme de l’inutile. Quand la vie a repris son cours, ce réflexe est resté bien ancré dans notre quotidien. Les récentes activités de la Poste en témoignent : près de 31% d’augmentation entre 2019 et 2020 et plus de 10% entre 2020 et 2021. Soit 852 millions de cartons supplémentaires livrés entre 2019 et 2021. Un record qui a permis à Philippe Wahl, le PDG de la société toujours sous contrôle de l’Etat, de fanfaronner début 2022 : selon lui, le colis est devenu «une nouvelle filière stratégique» pour le groupe autorevendiqué «leader» du secteur. Le patron a annoncé, fin 2021, un nouveau plan d’investissement de 450 millions d’euros sur la période 2022-2026 pour doper encore cette activité. Elle est concentrée autour de plusieurs filiales plutôt en bonne santé : Colissimo pour la distribution, complétée par le holding GeoPost qui regroupe plusieurs filiales dont Chronopost et DPD France.
En apparence, donc, tout va pour le mieux. En interne, pourtant, cette activité du groupe la Poste est traversée par des secousses. Depuis sept mois, une quarantaine de salariés sans papiers sont entrés dans une grève reconductible à deux points stratégiques de la logistique francilienne : le site Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne) et celu