Le cri des goélands, avec l’air iodé, ça hume bon les vacances. Surtout quand il n’y a pas un nuage pour gâcher le plaisir d’une balade sur le front de mer d’Etretat (Seine-Maritime), avec les falaises calcaires comme horizon. Il faut se l’avouer : sous le soleil et face à la mer, elle semble loin la reprise épidémique qui affole le gouvernement. Les plus inquiets, ce sont peut-être les goélands, qui guettent le moindre cornet de glace ou bout de sandwich oublié par un touriste dans la lune.
Pour s’en prémunir, le restaurant Côté mer, au bord de la plage de galets, a installé de larges panneaux de plexiglas. Les oiseaux ont beau s’égosiller, rien n’y fait : les clients pourront manger leurs moules frites tranquilles. Au menu des discussions : les vacances, le soleil qui vient enfin remplacer le mauvais temps, les petits problèmes de famille. Il y a aussi les enfants qui pleurent, ceux qui s’en agacent. Mais pas de virus. Le Covid-19 n’était visiblement pas du voyage. «Si on est là, c’est qu’on préfère ne pas y penser», s’agace Marie, une Parisienne vaccinée contente de pouvoir enfin respirer après «une année de merde».
«Quand on a revu les touristes à partir du mois de juin, on les a sentis fatigués psychologiquement, au bout du rouleau, se souvient Estelle Serafi