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Gouvernement Barnier

A la Santé, Geneviève Darrieussecq une ministre de «plein exercice» mais catégorie poids moyen

Gouvernement Bayroudossier
La figure du Modem, médecin allergologue de formation, remplace Catherine Vautrin à l’avenue de Ségur, héritant d’un portefeuille regroupant la Santé et l’Accès aux soins dans le nouveau gouvernement Barnier dévoilé ce samedi 21 septembre.
Geneviève Darrieussecq à Cergy-Pontoise, le 17 avril 2023. (Anne-Christine Poujoulat/AFP)
publié le 21 septembre 2024 à 20h23

La Santé qui, sous le gouvernement de Gabriel Attal, avait dû coexister avec le Travail et les Solidarités retrouve sa quasi-autonomie, adjoint de l’Accès aux soins, dans la nouvelle équipe de Michel Barnier annoncée ce samedi 21 septembre au soir. Et c’est finalement à Geneviève Darrieussecq, 68 ans, que le portefeuille échoit, prenant ainsi la suite de Catherine Vautrin, désormais ex-super ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. Pour la figure du Modem, il s’agit d’un retour aux affaires et aussi d’une promotion.

Membre sans discontinuité des gouvernements d’Edouard Philippe (secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées), de Jean Castex (ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants) puis d’Elisabeth Borne (ministre déléguée chargée des Personnes handicapées), la fidèle de François Bayrou avait quitté ses fonctions lors du remaniement de juillet 2023. Réélue députée des Landes post dissolution, elle revient en patronne avenue de Ségur. Un poste a priori de choix, le Premier ministre, Michel Barnier, ayant dit vouloir faire de la santé une «priorité» lors de son premier déplacement officiel à l’hôpital Necker.

Sauf que le casting pour Ségur n’augure pas d’une bienveillance véritable de Matignon. D’un quinquennat l’autre, la médecin allergologue de formation, aujourd’hui en retraite, s’est surtout illustrée par sa discrétion. Sa capacité à proposer et défendre une vision d’avenir pour le système de santé est du coup posée. De quoi nourrir les inquiétudes du secteur, à quelques semaines de l’examen d’un projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 à haut risque.

Au vu du déficit abyssal des comptes sociaux, des arbitrages budgétaires douloureux se préparent dont tous les acteurs, hôpitaux, cliniques, laboratoires ou associations de patients, redoutent de faire les frais. Pour arrondir les angles face à Bercy et contenir les grondes, il faudra du répondant avenue de Ségur. Pas sûr que ce soit le point fort de la nouvelle ministre.