«Allez on continue l’exercice ! … Ah, oui, buvez un peu d’eau.» Sur un petit terrain recouvert d’obstacles, plots et autres accessoires, sept hommes passent à tour de rôle. Sprint, lancer de javelot, sauts de haie, en hauteur. Avec leur chasuble verte enfilée par-dessus un tee-shirt orange fluo, on ne peut pas les rater. Cris de joie, soupirs de frustration. Encouragements et applaudissements. Le n° 5, gaillard de 23 ans, se démarque par ses performances ; il n’exulte pas, mais ses yeux noirs brillent de satisfaction. «On était impatients de cette journée, ce n’est pas tous les jours qu’on fait ça…» glisse ainsi Daniel en remettant ses lunettes dorées. Des blouses blanches entourent et comptent les sportifs. L’atelier est terminé.
C’est qu’en ce jeudi de septembre, la partie la plus isolée du centre hospitalier du Rouvray, hôpital psychiatrique vers Rouen (Seine-Maritime), s’anime. Il faut traverser son immense parc pour rejoindre l’effervescence de l’unité pour malades difficiles – le service le plus sécurisé où sont hospitalisés par arrêté préfectoral les patien