Deux ans et demi. Il aura fallu deux ans et demi pour que l’un des plus grands scandales politico-sanitaires de ces dernières années soit enfin exposé. Le 5 septembre, le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche sur «des dysfonctionnements graves» au sein de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille était enfin rendu public. Deux ans et demi pendant lesquels soignants et lanceurs d’alerte avaient attiré l’attention sur la stupéfiante dérive du professeur Didier Raoult, mandarin narcissique doté de tous les pouvoirs avec la complicité d’une clique politique locale et nationale d’une rare indigence scientifique et morale.
Les faits rapportés étaient d’une telle gravité que la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, et le ministre de la Santé, François Braun, saisissaient immédiatement le parquet de Marseille : «Plusieurs éléments contenus dans le rapport… susceptibles de constituer des délits ou des manquements graves à la réglementation en matière de santé ou de recherche.»
Atmosphère tyrannique
La liste des griefs retenus fait froid dans le dos : <