Un premier cas de choléra détecté à Mayotte a été confirmé ce mardi 19 mars. Le malade vient des Comores, où l’épidémie sévit depuis le début de l’année. Arrivée dimanche d’Anjouan, dans le nord de l’île, la personne infectée a été prise en charge au sein de la cellule «choléra» du centre hospitalier de Mayotte (CHM) lundi soir, selon la même source. «Elle a été soignée et elle va mieux», a assuré le préfet François-Xavier Bieuville lors d’une conférence de presse.
Le choléra se transmet via une bactérie que l’on trouve généralement dans l’eau ou de la nourriture contaminées et entraîne une forme aiguë de diarrhée qui peut tuer en quelques heures.
Reportage
Alors que les cas se multiplient sur l’archipel voisin des Comores depuis plusieurs semaines, l’Agence régionale de santé (ARS) a présenté en février un plan de riposte en cas d’introduction de la maladie à Mayotte. Les contrôles sanitaires aux frontières et les interventions de terrain ont été renforcés, un circuit de prise en charge hospitalière sécurisé a été mis en place pour éviter les contaminations. L’ARS a également déployé des moyens d’investigation médicaux et paramédicaux.
La préfecture et l’ARS appellent la population à observer les mesures d’hygiène devant permettre d’éviter toute contamination ou transmission de la maladie, comme la consommation d’une eau contrôlée et le lavage des mains.
«Fin du droit du sol»
Département français le plus pauvre de France et confronté à une grave crise migratoire, Mayotte est peuplé de 310 000 habitants, selon l’Insee – probablement beaucoup plus selon la Chambre régionale des comptes –, dont 48 % d’immigrés comoriens ou d’autres pays d’Afrique. La plupart arrivent clandestinement à bord de barques de pêche traditionnelles, les «kwassa-kwassa», depuis l’île comorienne d’Anjouan, distante de seulement 70 kilomètres.
Le 11 février, en visite sur l’île, Gérald Darmanin avait annoncé «la fin du droit du sol». «L’inscription de la fin du droit du sol à Mayotte [se fera] dans une révision constitutionnelle que choisira le président de la République», a ainsi déclaré Gérald Darmanin. Il a également affirmé que le gouvernement va «diviser par cinq les regroupements familiaux». Une annonce qui intervenait trois semaines après le début d’un mouvement de colère contre l’insécurité et l’immigration à Mayotte, qui a vu les rayons de ses supermarchés se vider et les risques de pénurie poindre, alors que la contestation s’amplifie. Des «collectifs citoyens» mahorais, exaspérés par l’insécurité permanente, l’immigration illégale et, selon eux, l’absence de réponse de l’Etat, ont érigé des barrages en plusieurs points de l’île, paralysant totalement la circulation.