C’est un drame qui ne s’était plus produit en France depuis près de deux ans. Un ressortissant algérien résidant à Pia, dans les Pyrénées-Orientales, a succombé la semaine dernière à la rage au Centre hospitalier de Perpignan. «Un cas de rage humaine a été diagnostiqué chez un patient à Perpignan. Cette personne hospitalisée le 18 septembre au Centre hospitalier de Perpignan après avoir présenté des symptômes compatibles avec la rage, est décédée le 25 septembre. Le diagnostic de rage a été confirmé par le Centre national de référence de la rage à l’Institut Pasteur», a communiqué l’établissement médical à l’AFP, ce mardi 30 septembre, confirmant une information de L’Indépendant.
Ce mardi en fin de matinée, le médecin infectiologue Julian Cornanglia du centre hospitalier où le patient avait été admis, a indiqué que «les prélèvements montrent une souche de type canine», soulignant que ni le lieu ni la date de la contamination ne sont encore connues. «L’origine de la contamination est très probablement une morsure de chien», a ajouté le ce médecin du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Perpignan. «L’enquête est en train de retracer les déplacements du patient dans l’année écoulée, car le temps d’incubation du virus de la rage peut être long», a poursuivi l’infectiologue, soulignant que le jeune homme avait «effectué un voyage au Maghreb», sans en préciser la date.
«Symptômes d’hydrophobie»
«Le patient, un homme entre 30 et 40 ans, d’origine maghrébine, travaillait dans une jardinerie à Perpignan. Quand il est arrivé, il présentait des symptômes d’hydrophobie [peur de l’eau], propre à la rage. Puis, il souffrait de convulsions. Il a donc été placé en service réanimation, contentionné car il faisait plusieurs crises convulsives», a témoigné sous couvert d’anonymat un témoin, membre du personnel hospitalier, interrogé par le quotidien régional. Une enquête épidémiologique a été ouverte pour déterminer les causes de la contamination. Aucun détail supplémentaire ne sera communiqué «par respect pour la famille du patient», a expliqué dans son communiqué le Centre hospitalier de Perpignan.
Le Dr Cornanglia a précisé ce mardi qu’une dizaine de personnes de son service ont été vaccinées par précaution, appelant la population à ne pas «s’affoler», car «la rage ne se transmet pas d’humain à humain».
Page d'histoire
L’établissement avait auparavant rappelé que la rage, maladie virale qui attaque le système nerveux, peut être «transmise à l’homme principalement par les carnivores domestiques et sauvages», notamment par des morsures ou griffures. La contamination survient généralement en cas de contact entre la salive animale et une plaie ou une muqueuse. Maladie virale qui attaque le système nerveux, la rage a pratiquement disparu en France, mais plus de 50 000 personnes en meurent dans le monde chaque année, notamment des enfants en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Dans l’Hexagone, le dernier décès causé par cette maladie avait été enregistré au CHU de Reims, dans la Marne, le 9 octobre 2023. La victime avait été mordue par un chat sauvage lors d’un voyage au Maghreb, quelques semaines plus tôt.
Mise à jour à 15 h 40 avec les déclarations du médecin infectiologue du centre hospitalier de Perpignan