S’il ne s’agissait d’une des figures majeures de l’architecture mondiale, Renzo Piano, bâtisseur du Centre Pompidou comme du plus récent et monumental palais de justice de Paris, ces propos sur le campus hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord – plus important chantier hospitalier de ces trente dernières années – pourraient être taxés de naïveté. Piano explique ainsi qu’un hôpital, à l’instar de ce que disaient les Grecs anciens, «c’est le lieu de la beauté, de l’humanité aussi». Puis, il précise : «C’est une réflexion que j’ai eue : il n’y avait pas alors la science, et comme on ne se tournait pas vers la sorcellerie, on s’adressait à la beauté. Aujourd’hui, l’hôpital est certes un lieu de science médicale, et cela nous commande. Mais on a parfois oublié la personne. Quand les Grecs parlent de beauté, ils n’évoquent pas quelque chose de superficiel. C’est la beauté qui soigne.»
Un hôpital «beau», donc. Avec son confrère français Jérôme Brunet, l’architecte italien de 83 ans, aux propos aussi chaleureux qu’avenants, a emporté, vendredi, le concours international (1) pour construire cet établissement. Non loin du périphérique parisien, côté Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), sur le site